Radiologie et radiothérapie libérales dans le viseur du PLFSS 2026 : enjeux d’économies et impacts sur la santé

Radiologie et radiothérapie libérales dans le viseur du PLFSS 2026 : enjeux d’économies et impacts sur la santé

21 octobre 2025 Non Par La rédaction

PLFSS 2026 : la radiologie et la radiothérapie libérales en première ligne pour les économies

Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 (PLFSS 2026) frappe fort en ciblant spécifiquement la radiologie et la radiothérapie libérales dans l’objectif de générer d’importantes économies pour l’Assurance maladie. Ces mesures visent à rééquilibrer la rentabilité des actes médicaux et à limiter les coûts croissants liés aux technologies de pointe et à la médecine de ville. La décision, prise dans un contexte de déficit de la Sécurité sociale estimé à 17,5 milliards d’euros pour 2026, marque un tournant dans la gestion des dépenses de santé et soulève de nombreuses interrogations chez les professionnels et les patients.

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Des baisses tarifaires ciblées sur l’imagerie lourde et la radiothérapie

Le PLFSS 2026 s’appuie sur les conclusions des rapports de l’IGAS et de l’IGF qui ont mis en lumière une rentabilité jugée excessive dans certains secteurs, notamment l’imagerie médicale et la radiothérapie. Les forfaits techniques d’imagerie en coupe, la médecine nucléaire et les actes de radiothérapie libérale voient désormais leurs tarifs fixés directement par le Directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam).

Cette nouvelle gouvernance tarifaire vise à :

  • Aligner la rémunération des actes de radiothérapie entre la ville et l’hôpital.
  • Homogénéiser la nomenclature en prenant en compte les moyens humains, matériels et techniques mobilisés.
  • Permettre une première étape de convergence tarifaire dès le 15 janvier 2026 pour la radiothérapie puis le 15 mars 2026 pour la dialyse.

Le but affiché : réaliser 100 millions d’euros d’économies pour les actes de radiothérapie en 2026. Les modalités de fixation des tarifs tiendront compte des gains de productivité sur les équipements lourds d’imagerie médicale, afin d’ajuster le financement aux réalités économiques du secteur.

Un mécanisme d’ajustement inédit pour l’Assurance maladie

Le PLFSS 2026 confère à l’Uncam un pouvoir élargi pour ajuster les tarifs des actes techniques jugés trop rentables, sur la base d’études nationales de coûts. En cas de rentabilité excessive, les autorités peuvent désormais baisser les tarifs hospitaliers par arrêté, un levier de régulation renforcé.

Cette stratégie répond à la nécessité de limiter la progression des dépenses de santé, mais elle soulève des inquiétudes sur la capacité du secteur libéral à maintenir la qualité des soins. Les professionnels estiment que cette politique d’économies risque d’asphyxier la médecine de ville, qui prend en charge la grande majorité des patients français.

Des réactions très vives du secteur médical

La Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a dénoncé la sortie de la radiologie de la convention médicale, estimant que les mesures du PLFSS stigmatisent les spécialités qui assurent le dépistage, le diagnostic et le suivi des cancers. Elle réclame la suppression de l’article 24 sur la « lutte contre les rentes » et de l’article 26 concernant la limitation des dépassements d’honoraires.

La FNMR rappelle que la radiologie libérale joue un rôle majeur dans l’accessibilité aux soins sur tout le territoire, et que ces restrictions financières risquent de fragiliser durablement l’offre de soins en ville. Cette inquiétude rejoint celle d’autres syndicats médicaux, qui dénoncent un « appauvrissement organisé » du secteur libéral.

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Quels impacts pour les patients ?

Pour les assurés, la réforme pourrait se traduire par une modification significative du reste à charge. Le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire prévu dans le PLFSS 2026 entraînera un coût supplémentaire moyen de 42 euros par an et par patient. Les consultations de radiologie, désormais soumises à une participation forfaitaire doublée, impacteront directement le budget des ménages, malgré l’exemption accordée à certains publics (femmes enceintes, enfants, bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire).

Face à cette évolution, la question de l’adaptation des mutuelles santé en 2026 reste cruciale. Les complémentaires santé devront-elles répercuter ces nouvelles charges sur leurs tarifs ? L’inquiétude monte chez les assurés, déjà confrontés à une inflation continue du coût des couvertures santé.

La réforme pourrait aussi accélérer la réflexion sur le panier 100 % santé, dont l’évolution est à l’étude pour garantir un meilleur accès aux soins essentiels. Les arbitrages à venir auront un impact direct sur la prise en charge de nombreux actes, notamment en imagerie médicale et en cancérologie.

La limitation des dépassements d’honoraires : une réforme imminente

Le PLFSS 2026 s’attaque également aux dépassements d’honoraires médicaux, longtemps pointés du doigt pour leur rôle dans l’accroissement des inégalités d’accès aux soins. Les nouvelles mesures envisagées visent à plafonner ces dépassements, notamment dans les spécialités techniques comme la radiologie et la radiothérapie, afin de garantir une meilleure équité entre médecine de ville et hôpital.

La profession médicale redoute cependant que ce plafonnement, couplé à la baisse des tarifs conventionnels, n’entraîne un désengagement progressif des praticiens du secteur libéral, au détriment de la proximité et de la continuité des soins.

Conséquences sur l’offre de soins et territorialité

La réforme des autorisations d’installation des équipements d’imagerie médicale lourde (EML) pourrait accentuer les déséquilibres territoriaux. Les zones déjà bien dotées pourraient voir leur offre renforcée, tandis que les territoires sous-médicalisés risquent de subir un accès encore plus restreint à l’imagerie de pointe. Cette dynamique, couplée à la pression économique sur les cabinets libéraux, pourrait aggraver les inégalités d’accès aux soins.

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Assurance santé : comment s’adapter aux nouvelles règles du jeu ?

Dans ce nouveau contexte, les assurés doivent plus que jamais s’informer sur les modalités de remboursement et les exclusions éventuelles. Pour comprendre les raisons du non-remboursement de certains soins par la Sécurité sociale, il devient essentiel d’analyser les évolutions réglementaires et de comparer les garanties des mutuelles santé.

La montée des restes à charge oblige à repenser la protection sociale complémentaire, notamment pour les actes coûteux en radiologie et en cancérologie. Les nouvelles règles de tarification et de plafonnement des honoraires imposent aux assureurs et aux assurés de faire preuve d’anticipation et d’adaptabilité.

Perspectives : entre rigueur budgétaire et accès aux soins

L’approche du PLFSS 2026, axée sur la rigueur budgétaire, soulève de nombreux défis pour la santé publique. Les économies recherchées sur la radiologie et la radiothérapie libérales répondent à une logique de maîtrise des dépenses, mais elles ne doivent pas se faire au détriment de la qualité ni de l’accessibilité aux soins.

  • Les patients devront surveiller l’évolution de leur reste à charge et adapter leur couverture santé.
  • Les professionnels de santé réclament un dialogue constructif pour garantir la viabilité et l’attractivité du secteur libéral.
  • Les assureurs devront ajuster leurs offres pour répondre à la nouvelle donne tarifaire et réglementaire.

Le débat se poursuivra dans les mois à venir, au fil des discussions parlementaires et des arbitrages entre efficacité économique et justice sociale.