ALD 2026 : ce qui change pour les 14 millions de malades chroniques

ALD 2026 : ce qui change pour les 14 millions de malades chroniques

21 octobre 2025 Non Par La rédaction

Le gouvernement a dévoilé une réforme majeure du dispositif des affections de longue durée dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. Cette révision touche 14 millions de Français atteints de pathologies chroniques et modifie en profondeur les modalités de prise en charge de leurs soins. Face à un déficit attendu de 16 milliards d’euros, l’exécutif prévoit 5 milliards d’économies sur les dépenses de santé, dont une partie substantielle provient de la refonte du système ALD.

Les personnes concernées par le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires ou d’autres pathologies chroniques verront leurs conditions de remboursement se durcir considérablement. Cette transformation du dispositif soulève de nombreuses interrogations sur l’accès aux soins et le reste à charge des patients les plus fragiles. La ministre de la Santé Catherine Vautrin justifie ces mesures par la nécessité de responsabiliser les patients et d’améliorer l’efficacité du système, mais les associations d’usagers dénoncent une atteinte grave aux droits des personnes malades.

Pourquoi le gouvernement réforme le dispositif ALD

Le système des affections de longue durée représente actuellement 122,8 milliards d’euros de dépenses annuelles, soit près des deux tiers des remboursements de l’Assurance maladie. Avec 20 % de la population française bénéficiant de ce statut, contre seulement 5 % en Allemagne selon les comparaisons gouvernementales, l’exécutif estime que le dispositif doit être recentré sur les patients nécessitant réellement des soins importants.

Le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques constituent des facteurs aggravants. Les projections indiquent que le nombre de patients en ALD pourrait doubler d’ici 2035, exerçant une pression insoutenable sur les finances publiques. Cette perspective a conduit le gouvernement à engager une révision en profondeur des critères d’éligibilité et de la durée de prise en charge, malgré les protestations des associations de patients.

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Les cinq mesures qui bouleversent la prise en charge

Le doublement des franchises médicales

La première mesure phare concerne l’augmentation significative des franchises médicales. Le plafond annuel passe de 50 à 100 euros par assuré, avec une nouveauté majeure : le paiement devient exigible directement au comptoir des pharmacies. Cette modification vise à rendre plus visible le coût réel des soins pour les patients.

Concrètement, les franchises doublent sur tous les postes. Une boîte de médicaments coûtera désormais 2 euros au lieu d’1 euro. Les consultations médicales passent de 2 à 4 euros, tandis que les actes paramédicaux chez les kinésithérapeutes ou infirmiers subissent la même augmentation. Les transports sanitaires enregistrent la hausse la plus importante, passant de 8 à 16 euros par trajet.

Le gouvernement affirme que cette augmentation représentera au maximum 8 euros par mois pour les patients les plus consommateurs de médicaments. Néanmoins, pour les personnes polymédiquées, ces montants non remboursés par la Sécurité sociale ni par la plupart des mutuelles pèsent lourdement sur leur budget. Cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large d’augmentation généralisée des cotisations de complémentaire santé.

La restriction du remboursement intégral

La deuxième mesure marque la fin du remboursement à 100 % pour toutes les prescriptions. Désormais, seuls les médicaments et soins directement liés à la pathologie reconnue en ALD bénéficieront d’une prise en charge intégrale. Les prescriptions dites « hors affection » comme les cures thermales, les antidouleurs génériques ou les antibiotiques non liés à la maladie chronique ne seront plus remboursées intégralement.

La Caisse nationale d’assurance maladie envisage de publier une liste précise des soins jugés « spécifiques et efficaces » pour chaque pathologie. Cette approche restrictive limite les remboursements à 100 % aux traitements strictement nécessaires sur la base du tarif conventionné. Les patients devront assumer une partie des frais pour tous les autres soins, ce qui soulève des questions sur les mécanismes de non-remboursement par l’Assurance maladie.

La sortie possible du régime ALD

La réforme prévoit également de redéfinir les critères d’éligibilité au dispositif. Les patients en rémission d’un cancer pourraient perdre leur statut ALD, les obligeant à assumer une partie des frais de suivi médical pourtant essentiels. Cette mesure inquiète particulièrement les associations de patients qui rappellent l’importance du suivi post-cancer.

Certaines conditions considérées comme des « risques chroniques » pourraient être exclues du dispositif. L’hypertension artérielle, l’obésité, l’hypercholestérolémie ou le diabète de type 2 sans complications figurent parmi les pathologies susceptibles de sortir du périmètre ALD. Le gouvernement privilégie désormais une approche axée sur la prévention pour ces affections.

Les nouvelles franchises sur les dispositifs médicaux

Le projet de loi instaure une franchise inédite sur les dispositifs médicaux. Cette participation forfaitaire viendra s’ajouter aux franchises existantes, alourdissant encore le reste à charge des patients équipés de matériel médical spécialisé. Les modalités précises de cette franchise restent à définir par décret.

La fiscalisation des indemnités journalières

La cinquième mesure concerne la fiscalisation des indemnités journalières pour les personnes en ALD. Inscrite dans le projet de loi de finances, cette disposition supprime une forme de justice sociale qui compensait la perte de revenus subie par les personnes en affection longue durée. Ces dernières, plus exposées au risque d’arrêts de travail, ne bénéficient pas toutes d’un maintien de salaire par leur employeur. Pour les personnes en arrêt prolongé, il devient crucial de se renseigner sur les dispositifs de prévoyance en cas d’invalidité.

Les conséquences financières pour les malades chroniques

Cette réforme alourdit considérablement les dépenses de santé pour des millions de Français. Les patients exclus du dispositif ALD devront se tourner vers leurs complémentaires santé ou payer de leur poche les frais non remboursés. Cette situation risque d’accentuer les inégalités d’accès aux soins entre les personnes disposant d’une mutuelle performante et celles qui n’en ont pas.

Les populations les plus fragiles se trouvent particulièrement exposées. Les personnes âgées, les malades chroniques à revenus modestes et les patients polymédiqués subiront de plein fouet l’impact de ces restrictions. Le reste à charge pourrait augmenter de plusieurs centaines d’euros par an pour certains profils, rendant difficile l’accès à des soins pourtant indispensables. Dans ce contexte, la Complémentaire santé solidaire constitue une solution à explorer pour les personnes aux revenus limités.

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Les réactions des professionnels et associations

Les associations d’usagers du système de santé dénoncent unanimement cette réforme. France Assos Santé parle d’une « grave atteinte à l’accès aux soins des personnes malades » et d’un « sale temps à venir pour les personnes malades chroniques ». Les représentants des patients soulignent le contre-sens de ces mesures alors que certaines consultations de prévention ont été annualisées en 2025.

Les professionnels de santé s’inquiètent également des conséquences de cette réforme sur le suivi des patients. Ils redoutent que certaines personnes renoncent à des soins essentiels en raison du coût, entraînant une dégradation de leur état de santé et, paradoxalement, des dépenses supérieures à terme. Les médecins alertent sur le risque de rupture d’égalité dans l’accès aux soins entre les patients selon leurs revenus.

Les alternatives pour limiter votre reste à charge

Face à cette réforme, les patients doivent anticiper l’augmentation de leur reste à charge en santé. Le choix d’une complémentaire santé adaptée devient primordial. Les mutuelles proposant des garanties renforcées sur les franchises, les dépassements d’honoraires et les soins spécifiques aux pathologies chroniques représentent une solution pour amortir le choc financier.

Les dispositifs d’aide existants méritent d’être explorés attentivement. La Complémentaire santé solidaire permet aux foyers aux revenus modestes de bénéficier d’une couverture gratuite ou à tarif réduit. Les contrats responsables, qui respectent certains critères de prise en charge, offrent également des avantages fiscaux non négligeables pour compenser la hausse des dépenses.

L’anticipation constitue la clé pour traverser cette période de transition. Les patients concernés par une ALD doivent vérifier leurs garanties actuelles, comparer les offres du marché et éventuellement renforcer leur couverture avant l’entrée en vigueur de la réforme. Une analyse précise de leurs besoins en soins et de leur consommation médicale permet d’identifier les postes budgétaires les plus impactés et d’ajuster leur protection en conséquence.